Il n'est plus nécessaire de se malmener pour réussir
Depuis mes premiers pas dans le monde du travail, je n'ai jamais adhéré à la pensée courante de la souffrance en entreprise. J'ai côtoyé cette souffrance sous bien des aspects et cela n'avait aucun sens pour moi.
La sphère du travail devrait être un espace de révélation de son potentiel et d'utilisation de ses talents.
En échange de ce potentiel, nous sommes rémunérés. Juste équilibre dans le donner et le recevoir.
Bien sûr, cette vision est très éloignée de la réalité actuelle mais elle fait désormais partie de mon quotidien : nous n'avons plus besoin de souffrir, de nous sacrifier, de nous dépasser pour réussir dans cette sphère de vie (aucune d'ailleurs).
Voici trois points essentiels qui nourrissent ma vision de cette libération des souffrances dans le monde du travail :
1. Des entrepreneurs, des dirigeants au centre d’eux-mêmes et dans toutes leurs sphères de vie.
L’épanouissement personnel est le premier axe qui permet de créer, développer, faire prospérer une entreprise.
Si la "tête" de l'entreprise est dans sa justesse, alors c'est l'ensemble qui en bénéficie : les équipes, les clients, les partenaires, toutes les entités au contact.
2. Une vision juste de la croissance d’entreprise : juste pour soi comme pour les autres.
Vouloir une croissance toujours exponentielle est une vision dissonante et maltraitante qui va à l'encontre de la nature même du vivant. Cette pensée amène des pratiques qui sont créatrices de souffrances à la fois pour les humains au sein de ces structures ainsi que pour l'eco-système autour.
Cette vision juste de la croissance implique également la notion de créativité infinie. C’est la répétition qui éteint notre lumière intérieure. Le commercial manipulateur, pushy ou hype, le management patriarcal, le marketing, le « copier-coller internet » sont, entre autres, des fléaux qui ne permettent pas de créer du neuf. Seulement de répéter des approches issues de mémoires blessées. La créativité infinie qui prend sa source dans le cœur est libératrice des souffrances.
S’autoriser à être soi et faire du soi pour innover sans regarder ce qui se passe chez les autres est au centre de l’entreprise et de l'entrepreneuriat en résonance.
3. Une abondance qui prend sa source dans la justesse pour soi.
L’ère du dépassement de soi pour atteindre un certain CA est dépassée. L’abondance financière ne se travaille plus avec le mindset, la pression du chiffre, l'atteinte d'un nouvel objectif de CA, les shoots d’hormones ou les matchs énergétiques maltraitants, c’est une invitation à se redécouvrir et à entrer en contact avec notre propre système énergétique qui nous lie à une abondance saine pour soi, pour les autres et pour la planète.
C'est probablement cette dernière étape qui est la plus inconfortable : elle demande au dirigeant, à l'entrepreneur de déconstruire une façon de fonctionner qui a amené la réussite financière.
Travailler cette notion demande d'avoir pleinement intégré le point n°2 et d'être en accord avec une croissance d'entreprise juste.
Celle-ci peut donc stipuler que la décroissance soit nécessaire selon les entreprises. Et certains dirigeants ou entrepreneurs ne sont pas prêts à envisager cette perte de chiffre d'affaires potentielle. La notion de justesse n'est pas incarnée. Tout ce qui sera créé à partir de cette énergie sera alors dissonant et créateur d'encore plus de maltraitances.
Sommes-nous prêts à tout redéfinir (nous y compris) pour reconstruire sur un terreau plus fertile, juste et donc abondant ? Cela implique, entre autres, la non-identification à l'image de la réussite et le non-attachement aux chiffres.